Bonne lecture

Courrier international - n° 697 - 11 mars 2004
Enquête
COMMENT RÉUSSIR SANS TRAHIR SES RACINES ? - Les rockers aborigènes ont le blues
Après le succès du groupe Yothu Yindi, il y a plus d'une décennie, des dizaines de formations ont vu le jour. Malgré leur talent, ces musiciens ont du mal à percer.
Lors des Aboriginal Arts Awards, en 2003, Mandawuy Yunupingu et George Rrurrambu, héros du monde du rock autochtone, sont montés sur une scène improvisée. Là, devant un parterre de notables de Darwin et d'adolescents du bush, le tandem a attaqué sa toute nouvelle chanson : guitare omniprésente, rythmes à la mode et concert d'applaudissements. Les vétérans de l'industrie du disque réunis ce soir-là sur le port de Darwin étaient aux anges : enfin, on renouait avec la vieille magie ! Ensemble, les leaders de Yothu Yindi et du Wanumpi Band avaient concocté un hit garanti, idéal pour les radios. En dépit de sa contagieuse capacité à séduire, leur tube était en réalité fort différent : il s'agissait d'un chant traditionnel, en yolngu matha, que leurs ancêtres entonnaient il y a longtemps. Sa réapparition aujourd'hui, sous des atours rock modernisés, est un acte de conservation musicale autant qu'un produit du secteur du divertissement. Et son indéniable succès auprès des foules met en lumière les paradoxes auxquels est désormais confronté le rock indigène, après des années de lutte incessante ponctuées de réussites sporadiques. Où va la musique aborigène, vers la grande consommation ou vers un passé tribal plus pur ? A qui est-il destiné, au public des grandes villes ou aux générations perdues dans les communautés autochtones isolées ? Et quel est son message, un cri de colère et de révolte, appel hip-hop des nouveaux ghettos noirs, ou une invitation nuancée, intériorisée, à se prendre en main pour sauver la culture aborigène ? Tout a commencé en 1991, quand Yothu Yindi, le groupe formé par Yunupingu, instituteur dans la région de la Terre d'Arnhem [Territoire du Nord], a publié son album Tribal Voice, et son célèbre hit, Treaty. Des musiciens aborigènes avaient déjà connu le succès auparavant, mais Yothu Yindi, lui, a ouvert la voie et donné l'exemple à des centaines d'autres groupes. Aujourd'hui, les spécialistes du secteur reconnaissent que ce fut à la fois une bénédiction et une malédiction. De nombreux musiciens autochtones se sont sentis obligés d'imiter leurs sonorités typiques, insaisissables, pleines des échos du didgeridoo [instrument à vent utilisé par les Aborigènes pour les cérémonies rituelles et pour les loisirs], tandis que dans le Sud le public en venait à croire que la musique aborigène ne pouvait être authentique que si elle semblait tribale, si ses chanteurs et musiciens s'entouraient de danseurs et de joueurs de didgeridoo au corps peinturluré. Dans toute l'Australie, depuis des années, d'aucuns s'efforcent de promouvoir et de financer une renaissance de la musique autochtone, avec des résultats qui laissent perplexes. Les groupes ont tendance à apparaître pour mieux disparaître, mais les tendances, elles, subsistent : les formations du Top End [extrémité nord du Territoire du Nord] reflètent l'influence religieuse de l'époque des missions tandis que le centre du pays reste essentiellement sous la domination de la country et du western, vibrant du souvenir des camps de prospecteurs. Les gens peuvent passer leur vie dans la musique, des familles entières en vivent. Certains groupes n'ont qu'une notoriété locale, comme les Wild Brumbys de Docker River, un ensemble qui chante en pitjantjatjam et produit un mélange bariolé d'influences country et traditionnelles, ou encore Red 4 Danger, des régions désertiques de l'Etat d'Australie-Occidentale, spécialisé dans des clips acides qui brocardent la société. On croise des personnalités indissociables de l'évolution musicale du secteur, comme Geoffrey Gurrumul Yunupingu, homme-orchestre aveugle, autrefois membre important de Yothu Yindi et aujourd'hui l'âme du Saltwater Band, groupe populaire d'Elcho Island [Territoire du Nord]. Mais ils ont tous une chose en commun : malgré la promotion et les enregistrements, au sud, personne ne connaît vraiment leurs noms. Ces temps-ci, les grandes maisons de disques ont tendance à éviter les groupes aborigènes du bush, et ce pour plusieurs raisons. D'une part, le produit n'est pas tout à fait dans la mouvance du moment, qui enchaîne des styles fluctuants fabriqués en studio. D'autre part, l'expérience des tournées avec des groupes autochtones s'est révélée malaisée, même selon les normes du milieu. Les vétérans de la scène rock se souviennent avec horreur de la difficulté qu'il y avait à empêcher leurs stars noires de boire. "Soyons francs, déclare l'un d'eux, en général, c'était une vaste beuverie à mort." L'arrière-pays australien est semble-t-il toujours hanté par le chaos et la tragédie, et carrières et tendances finissent par y sombrer. Les membres des groupes se retrouvent souvent en prison pour des incidents absurdes. Deux musiciens du Letterstick Band originaire de Maningrida, dans la Terre d'Arnhem, le groupe probablement le plus en vue du Top End, se sont tués il y a un an dans un accident de voiture. Mais, surtout, les artistes aborigènes et leurs managers ne suivent pas le même cap. Pour beaucoup, cela les entraîne dans une nouvelle direction, loin de la poursuite effrénée du succès de masse. Une fois encore, Yothu Yindi nous en offre un exemple typique. Le groupe, en effet, est passé de la formation en tournée au combo occasionnel. Son leader, Mandawuy Yunupingu, et son manager de longue date, Alan James, se consacrent pour leur part au festival culturel de Garma, dans le nord-est de la Terre d'Arnhem. La musique rock n'est que l'un des éléments du vaste éventail de Garma, dont le but est de permettre aux Occidentaux de mieux comprendre l'univers traditionnel des groupes tribaux yolngu. Rrurrambu, du Warumpi Band, emprunte une voie similaire, quoique plus spectaculaire. En septembre dernier, il a lancé un surprenant one-man-show intitulé Nerrpu, articulé autour de l'histoire de sa vie et de ses origines. Rock star devenue ancien de son clan, Rrurrambu se présente sur scène le visage peint, genoux et coudes ornés de décorations traditionnelles. Ses instruments et son matériel se résument à une guitare, un didgeridoo et une lance. Il raconte l'histoire du premier contact avec les Blancs et comment son grand-père échappa aux balles tirées par un bateau britannique : il remonte aux jours de gloire des Warumpi, parle de sa propre déchéance, de son alcoolisme et de sa renaissance. Il est à la fois lui-même et le metteur en scène de sa propre existence, musicien moderne et chanteur tribal. "Quand j'étais avec le Warumpi Band, explique-t-il, j'ai pensé à un one-man-show, un spectacle qui dirait la vérité sur ma culture, sur ma vie. C'est comme un film en direct, un message que je transmets sur ce qui est caché dans mes os et dans mon passé, montré aux gens aujourd'hui de façon occidentale." Les grandes stars de la génération passée reviennent donc à la tradition. Mais, ce qui est plus frappant, c'est que ceux qui ne sont pas encore connus du grand public australien suivent également leur propre chemin. Avec pour ambition de faire de la musique, même le rock occidental, un vecteur d'enseignement culturel, et de faire des CD et des concerts le point de départ de carrières artistiques durables. Les pionniers de cette approche sont les membres du groupe Nabarlek, le plus célèbre des groupes actuels de la Terre d'Arnhem. Ils s'appuient sur un label indépendant des plus inhabituels, Skinnyfish, création de deux idéalistes déterminés. Mark Grose, initiateur de l'opération, a passé des années à travailler dans des communautés aborigènes du Nord. C'est là qu'il a entendu Saltwater et son son nerveux, enthousiaste. Il a commencé à s'occuper d'eux et, en 1999, avec Michael Hohnen, musicien de formation classique, il a décidé de créer un portail pour d'autres groupes autochtones. Skinnyfish a des objectifs et des rêves. Grose et Hohnen ont longuement réfléchi à l'échec récurrent des formations aborigènes, à leur incapacité à percer. "Il y a une incroyable réserve de talent, mais ça ne se convertit jamais en quelque chose de durable, explique Mark Grose. Jamais l'industrie du disque n'a vraiment accepté d'enregistrer ces groupes comme ils l'entendaient. Ce qui devrait pourtant être possible." Skinnyfish a parcouru les communautés du Top End, visitant des lieux rudes, perdus, foyers d'intenses énergies musicales : des endroits comme Ngukurr, base du vieux groupe de blues Yugul, et Numbulwar, qui a accouché du tout nouvel espoir de la scène, Yilila. "Musicalement, nous considérons ce travail comme la continuation de la culture traditionnelle. Ces groupes interprètent leurs chants, traditionnels, avec des accents rock, pour que les enfants découvrent ce qu'ils ont à dire. Le contemporain revigore le traditionnel. Pour ces musiciens, ce n'est pas du tout comme pour un groupe de rock des grandes villes, c'est plus profond que ça : la plupart des chants s'inspirent de matières cérémonielles et ancestrales, ce n'est pas de la pop culture jetable. De plus en plus, ces thèmes antiques finissent par passer", affirme, pour sa part, Michael Hohnen, Mais, quand on fait de la musique comme on le souhaite, pas question d'espérer une aide des fabricants d'images des grandes sociétés internationales pour commercialiser vos oeuvres. Skinnyfish veut contourner la structure du pouvoir dans l'industrie de la musique et offrir à ses groupes de nouveaux moyens d'exister, de gagner de l'argent grâce à leur art et leurs chansons. "Nous nous efforçons de développer un programme de commercialisation pour Nabarlek et de créer des sources de revenus. Nous estimons que leur musique est assez bonne pour générer des revenus, sans subvention. Nous voulons donner aux groupes le soutien nécessaire pour qu'ils espèrent réussir. Personne n'a vraiment vu ce qui se passe ici, personne dans le milieu n'a véritablement compris qu'il y a une identité, une expression culturelle qui est la plus grande force de cette musique", note Mark Grose.
S'il y a un groupe pour qui cette stratégie est susceptible de fonctionner, c'est bien Nabarlek, solide formation de la Terre d'Arnhem qui vit dans une outstation [les territoires ancestraux des Aborigènes], a effectué des tournées internationales et dispose d'un public fervent chez lui. Ses membres sont propriétaires de leurs albums et de leur équipement, et ils viennent de se doter d'un système d'adresse publique. Leurs deux disques se sont vendus à 7 000 exemplaires chacun. En quatre ans, ils ont gagné 80 000 dollars australiens [49 000 euros] avec leur musique, une somme certes modeste, mais importante dans l'Australie aborigène. Ils rêvent de pouvoir un jour engranger 1 million de dollars australiens par an grâce à une grande variété de possibilités, la location d'équipement, les concerts, le multimédia, la sponsorisation. Sur scène, Nabarlek assure, comme lors de la journée portes ouvertes à Oenpelli en septembre. Ils ont la réputation d'être excellents en concert, et ils ont le don de reproduire avec une grande exactitude les harmonies subtiles et fluides de leurs enregistrements. Terrah Guymala, le chanteur, et son impressionnante équipe de musiciens ne bougent presque pas, le regard fixé sur leur public surexcité, tandis que les voix et les guitares se mêlent. Dans le Nord, tout est question de contexte. Nabarlek est une sorte de manifeste humain en faveur d'un mode de vie particulier dans le bush. Ils ne boivent pas une goutte d'alcool quand ils se produisent et parlent dans leurs chansons d'histoires liées au rêve, plutôt que d'excès, de révolte et de sexe. Leur rock irrésistible tient plus du Bach que du grunge : au lieu de rebelles, il faut voir en eux les ambassadeurs de la sérénité des traditions. On retrouve cette atmosphère de défense culturelle un peu partout sur la scène musicale indépendante des Aborigènes du Nord. Elle apparaît même dans les idées et les projets d'Allen Murphy, qui produit aujourd'hui de la musique autochtone à Alice Springs. Noir, né à New York, Murphy était le batteur de Village People. Il a découvert l'outback [l'intérieur du pays] pour la première fois en 1980 avec le Warumpi Band ; il a également été batteur sur Treaty, avec Yothu Yindi. Il a joué un rôle majeur dans le lancement d'une des premières formations aborigènes, Blekbala Mujik. Pendant des années, il a travaillé avec des groupes dans des communautés comme Wadeye et Maningrida, dans la Terre d'Arnhem. "Les trésors sont là, mais ce qu'il faudrait à la scène musicale aborigène, c'est beaucoup plus de battage médiatique, se lamente-t-il. Ce qui m'a complètement fasciné, au début, dans le bush, c'était de voir comment une communauté se connectait à la musique d'un nouveau groupe. J'ai trouvé ça incroyable, et aujourd'hui encore, ça m'impressionne, la force du phénomène, la musique qui devient une voix pour bien plus que le groupe lui-même." Si seulement il était possible de saisir cette magie pour la transmettre. Mais Murphy explique ce qui selon lui est la source principale des problèmes qui bloquent la musique aborigène : les labels indépendants spécialisés qui la diffusent sont à la fois des entreprises et des organisations aborigènes, et leurs objectifs sont donc antinomiques. "D'un côté, la musique représente un lien avec les nombreux problèmes sociaux qui affectent la communauté, une façon de les confronter et de les comprendre. De l'autre, elle est centrée sur la communauté, et il lui manque parfois ce qu'il faut pour fonctionner sur le plan commercial. Ces deux choses ne vont pas forcément de pair." Comment sortir de ce dilemme ? Faire la musique que les aborigènes des réserves veulent écouter, et la vendre au reste du monde, la rendre accessible au grand public ? "Je ne cesse d'y penser", avoue Murphy. Une chose est sûre, les artistes qu'il admire dans le centre du pays et le Top End rivalisent de talent : comme Frank Yamma, le "Pavarotti de l'outback", et Warren Williams, chanteur de style country venu de Hermannsburg. Et des stars montantes comme le rappeur d'Oenpelli, Cyril Freni, leader de Broken English ; Danny Thompson, qui a tout du héros rock classique et qui semble attendre son heure. Murphy voudrait que tous explosent enfin sur la scène nationale, il voudrait concrétiser l'ambitieux slogan de l'Association des médias aborigènes d'Australie centrale : "De la musique aborigène pour le monde". Sa stratégie de développement n'est pas sans rappeler celle qu'applique, à 1 500 kilomètres plus au nord, Skinnyfish, à Darwin. Pour lui, il n'y a pas assez de promotion de la musique du bush dans les grandes villes australiennes, et on est encore loin d'accepter le rock autochtone comme le souhaiteraient ses représentants. Il pense également que Yothu Yindi, par sa réussite, a poussé les groupes aborigènes à se couler dans un moule particulier. "Pour ces formations, ce que je recherche, c'est un autre moyen de se faire connaître, déclare Murphy. Les pubs, les clips, d'autres moyens de renforcer une identité, puis de l'attacher à tel ou tel groupe. On peut vraiment se demander pourquoi on a l'impression que les différents groupes aborigènes modernes n'ont pas de personnalité distinctive." Une génération après le premier triomphe de Yothu Yindi, on peut à vrai dire se poser nombre de questions sur l'ensemble de la scène rock aborigène du Top End et du centre. Dans le milieu, on commence à comprendre que les jeunes groupes sont structurellement voués à l'échec et que la seule solution réside dans de nouvelles approches. Il faut cesser d'être obsédé par le "prochain hit", pour revenir à une lente maturation de la magie secrète. Car toute cette musique est affaire de mystères insolubles. A-t-elle pour vocation d'être une passerelle vers l'extérieur ou sert-elle seulement à tuer le temps dans les bidonvilles de la brousse ? D'où la détermination de certaines jeunes formations autochtones à se défaire du modèle dominant de développement culturel. Les principaux représentants de cette tendance, dans le centre, sont les NoKTuRNL, un groupe de hard rock d'Alice Springs. Ses membres se considèrent d'abord comme des musiciens et ensuite comme des Aborigènes. En fait, les deux fondateurs, Craig Tilmouth et Damien Armstrong, sont peut-être d'origine arremte, mais leur musique, elle, donne l'impression d'être d'une autre planète. Pour leur auditoire restreint, ils sont le groupe aborigène qu'attendait l'Australie : brutal, intransigeant, en colère. "Dans ce pays, il y a un peuple oublié par le temps, et pour la terre en ce temps-là, sur ce peuple on tira. Voulez-vous vous souvenir, préférez-vous oublier ? Sont-ils morts rapidement, ou pourrirent-ils lentement ?" clament-ils. "Ici, il y a toujours une image stéréotypée des musiciens aborigènes, lâche Craig Tilmouth. Si les paroles de nos chansons sont typiques des contes aborigènes, à cause de notre musique, nous sommes étrangers au marketing de la musique traditionnelle aborigène. Il y a beaucoup de préjugés sur la musique autochtone en Australie, les groupes comme nous ne sont pas censés sortir de leur réserve." "De toute façon, c'est quoi, la musique aborigène ? s'interroge Armstrong. Nous ne faisons pas la même chose que certains de ces groupes traditionnels, qui veulent préserver la culture. La culture, ça doit changer. Les groupes ne peuvent pas s'améliorer s'ils ne s'exposent pas constamment aux influences extérieures." Comme tous les groupes dont nous avons parlé, comme tous les artistes aborigènes depuis que Yothu Yindi a atteint les sommets, il y a douze ans, les NoKTuRNL ont dû trouver leur place : dans quelle mesure leur version de l'essence aborigène s'adapte au reste du monde, qu'y a-t-il de neuf, et qu'y a-t-il d'ancien dans la musique autochtone d'aujourd'hui, quelle partie est héritée des ancêtres, quelle partie provient de Nashville, de la Jamaïque, de Sydney et de New York ? L'image et la capacité commerciale occupent une place prépondérante. Tilmouth et Armstrong ont fait appel à Mike Gillam, grand photographe spécialiste des paysages australiens, pour la couverture de leur premier disque, Time Flies. Le résultat est hypnotique : un Noir, un étui de guitare à la main, se tient en haut d'une passerelle mobile, sur une piste d'aérodrome déserte brûlée par le soleil. Seul, il attend. Il attend, comme toute la scène musicale aborigène, que s'accomplisse un rêve. Il attend que vienne le moment où leur musique retentira dans toute l'Australie, le moment où l'on écoutera les rythmes rock aborigènes pour ce qu'ils sont, où ils trouveront enfin leur place.
Nicolas Rothwell
The Australian
Saltwater Band
Originaire d'Elcho Island, dans la Terre d'Arnhem, il est le plus connu des groupes de la nouvelle vague musicale du nord de l'Australie. Dans son dernier album, Blue Flag, ou dans Djarri Djarri, les sonorités douces et lyriques du groupe rappellent les paysages marins de la côte de la Terre d'Arnhem (www.skinnyfish music.com.au).
Yugul
Premier groupe de rock aborigène, constitué en 1969 dans la ville de Ngukurr, dans le Territoire du Nord, il s'est reformé il y a quelques années. Son dernier album, Manbalila - Across the River, fortement imprégné de blues, bénéficie du timbre éraillé et passionné de son leader, Danny Thompson (www.skinnyfish music.com.au).
Letterstick
Originaire de Maningrida, dans la Terre d'Arnhem, le groupe a sorti l'an dernier son deuxième album, Diyama, du nom de la conque ancestrale. Ce disque extraordinaire a été enregistré peu après la mort de deux membres du groupe, tués dans un accident de voiture. C'est à la fois un hommage aux disparus et un témoignage de la volonté des survivants de continuer et de faire avancer leur musique (www.caama.com.au).
NoKTuRNL
Leur deuxième album, Time Flies, distribué à partir de juillet dernier, délaisse le hard des précédents enregistrements au profit d'une version plus cérébrale de leur anarchie sonore (www.fmrecords .com.au).