France Didgeridoo

Hello !

Je suis en train de me pencher sur les 2 CDs Djalu teaches and plays yidaki, et je m'interroge sur les instruments utilisés et leur tonalité.
J'ai l'impression que le yidaki est le même sur tous les morceaux du 1er CD, quel que soit le joueur, et que sa note tourne aux environs de Ré (à vue d'oreille)... Sur le second CD, Larry joue selon moi sur instrument relativement aigüe, peut-être en Fa ou en Mi, tandis que celui de Djalu est un poil plus grave, aux environs de Ré - Do#.

Des avis ? Si vous avez eu l'occasion de vous entraîner au style traditionnel sur ces deux CDs, quels instruments avez vous privilégié ?

Hello Utna,
Rares sont les chanceux qui possèdent au moins un yidaki dans chaque note du registre "normal"...
Personnellement, je n'ai jamais trop prêté attention à la hauteur de note de mon instrument en session "tutoriel", mais bien plus à sa configuration intérieure et donc à sa réactivité.
Si Djalu joue avec un Ré, il y a de fortes chances que je n'ai pas un yidaki en Ré, et que mon seul didj en Ré soit un "big-bore" lent à fortes vocalises.
Je vais donc prendre mon Fa étroit, crispy et plus rapide.
Pour le rapport note du didj / note de la voix passive, tout ce que je note c'est qu'il doit faire grésiller le bousin, alors je teste jusqu'à tomber dessus...
Bref, ton approche est très rigoureuse et scientifique, mais concrètement elle est impossible à mettre en place par le péquin moyen, faute de matos à disposition.
Il me semble que le plus important, ce sont quand même les articulations et leur ordonnancement.

Ma démarche n'est pas si scientifique que cela, pour le coup...

Je voudrais juste essayer de me rapprocher le plus possible du son bien particulier de Djalu sur les CDs. J'ai deux yidakis qui pourraient convenir : un Djalu en Fa (dont j'avais déjà parlé ici) et un Mirarra Burarrwanga en Ré (qui demande un peu de technique pour être lancé en raison de sa toute petite embouchure de 2,5 cm, mais une fois parti, c'est que du bonheur !). Mirarra étant affilié au clan Gälpu par sa mère, il fait des instruments dont le timbre rappelle le son "tonitruant" des instruments de Djalu.

Connaître la tonalité des didgeridoos joués sur les enregistrements de Djalu teaches and plays yidaki peut me servir à m'aiguiller dans mon choix... Bien entendu, ce n'est pas absolument indispensable : je fonctionne à l'oreille pour savoir quel yidaki est le plus adapté au CD. Mais bon, c'est une info qui est toujours bonne à prendre, alors je tente ma chance dans le cas où l'un d'entre vous saurait...
Sinon, comme je le disais, les commentaires des gens ayant eu l'occasion de plancher sur ces CDs sont les bienvenus !

Ahaw a écrit : Pour le rapport note du didj / note de la voix passive, tout ce que je note c'est qu'il doit faire grésiller le bousin, alors je teste jusqu'à tomber dessus...

J'avoue ne plus être trop dans les questions de voix passive... Je fais principalement au feeling, en essayant de me rapprocher le plus possible du "son Yolngu" ! Je n'utilise plus l'accordeur que pour placer grosso-modo ma voix passive, lorsque je passe sur un yidaki que je n'ai pas l'habitude de jouer.

Ahaw a écrit :Il me semble que le plus important, ce sont quand même les articulations et leur ordonnancement.

Pour jouer le manikay, oui, complètement. J'ai l'impression que les Yolngus se moquent assez de la tonalité de l'instrument, et que celle-ci dépend principalement des préférences du joueur et du contexte de jeu (une cérémonie Dhadalal demande un instrument Dhadalal par exemple ; où les instruments "baywara power" utilisés par Djalu lors des cérémonies de guérison sont en général plutôt graves - Ré, Do #). A l'inverse de ce qui se fait en WAL, où le mago est systématiquement accordé avec la voix du chanteur...

Après, à ma petite échelle, je trouve ça bien de jouer dans la même tonalité que le CD, pour essayer de me rapprocher de ce que j'entends.

Utnapishtim a écrit :Des avis ? Si vous avez eu l'occasion de vous entraîner au style traditionnel sur ces deux CDs, quels instruments avez vous privilégié ?

Salut,

comme Ahaw je ne me prend pas la tête sur la hauteur du yidaki quand je bosse à partir des méthodes de Dajlu ou de Milkay que je possède. D'ailleurs je n'ai pas de yidaki !

Je ne cherche pas non plus à obtenir le même son que les yolngu, n'en étant pas un moi même... Ce qui m'intéresse c'est de m'inspirer de leurs articulations pour enrichir mon jeu, car je ne me sens pas capable de reproduire un tel rapport puissance/mélodie avec si peu de techniques de jeu.

Je comprend. J'avoue avoir un avis un peu différent : je pense qu'au début il faut essayer de coller au plus prêt de la source, savoir reproduire à la perfection le son aborigène, avoir parfaitement maîtrisé les techniques... Et alors seulement, lorsqu'on a bien internalisé tout ça, on peut commencer à prendre des libertés et métisser tout ça, en faire quelque chose de plus « personnel ».

Utnapishtim a écrit :Je comprend. J'avoue avoir un avis un peu différent : je pense qu'au début il faut essayer de coller au plus prêt de la source, savoir reproduire à la perfection le son aborigène, avoir parfaitement maîtrisé les techniques... Et alors seulement, lorsqu'on a bien internalisé tout ça, on peut commencer à prendre des libertés et métisser tout ça, en faire quelque chose de plus « personnel ».

Oui bien sûr au début j'ai essayé que faire comme eux, mais je me suis résigné à ne pas vouloir à tout prix copier leur son. Par contre l'apprentissage des techniques de langue et l'utilisation de la voix ont été un grand enrichissement et je les bosse encore régulièrement.

Et je prends toujours un réel plaisir à écouter ces méthodes.